Projet Séminaire doctoral de Transversales Journée d’études doctorale organisée à Dijon (Université de Bourgogne) le 10/04/2014 Organisateur(s) : Astesiano Lionel, Palermo Chiara Centre(s) organisateur(s) : Centre Georges Chevrier-UMR CNRS uB 7366
Référence électronique : Astesiano Lionel, Palermo Chiara (organisateurs), 2014, L’individu dans l’histoire, entre liberté et déterminisme [en ligne], journée d’études doctorale, Dijon, Université de Bourgogne, disponible sur https://lir3s.u-bourgogne.fr/phonotheque/m-138, page consultée le 02/12/2024
Présentation de la manifestation
Cette journée vise à interroger la place de l’individu dans l’histoire, c’est-à-dire la capacité pour des hommes pris dans des déterminismes complexes et des circonstances qu’ils subissent comme des contraintes, de s’en défaire le plus possible pour parvenir à imposer ce qu’ils veulent en même temps que ce qu’ils sont. Il sera par conséquent question du poids des déterminismes dans la constitution de libertés individuelles, déterminismes qui peuvent opérer dans des domaines aussi variés que la politique, l’histoire, la société, l’art, les traditions, la psychologie, les mœurs et c’est pourquoi les interventions proviendront de doctorants travaillant dans des champs divers et apparemment très éloignés tels que la sociologie, l’esthétique, l’histoire ou la philosophie (justifiant ainsi tout à fait le titre de « transversales » donné à cette journée).
Le point commun de ces interventions sera le questionnement sur la dialectique entre liberté et déterminisme : faut-il penser la liberté comme un arrachement et une rupture vis-à-vis de toutes les formes de déterminisme ou bien plutôt comme une sorte de compréhension et de pénétration immanente qui permette de dépasser tous les conditionnements sans les faire disparaitre ? L’individu se libère-t-il en rejetant ce qui le détermine ou – si c’est impossible – en utilisant les déterminismes à son profit plutôt que de s’y résigner ? Peut-on penser des déterminismes libérateurs et à quelles conditions ?
Au centre de la réflexion de Merleau-Ponty sur la liberté se situe une attention toujours renouvelée à la création artistique comme exemple de la liberté. À partir de son essai, Le doute de Cézanne (1945) jusqu’aux pages de ses textes posthumes, l’enquête sur la liberté de l’artiste est fondamentale pour concevoir la liberté dans un horizon de détermination défini comme une atmosphère par Merleau-Ponty. Ce cadre théorique que nous souhaitons parcourir nous aide à penser la liberté sans connotations absolues liée à la subjectivité. Ainsi, une nouvelle notion du sujet par-delà les dualismes d’héritage hégélien, peut rendre compte de la liberté « dans l’inhérence au monde » grâce à une intra-ontologie.
L’art et la philosophie doivent faire l’épreuve de notre inscription charnelle, par l’abandon de toute assurance prise en une centralité métaphasique et par la nécessité de restituer sans cesse le sens de leurs actions et engagements respectifs, sous les horizons qui les convoquent et les co-déterminent sans jamais leur attribuer de territoires prédéfinis et immuables.
De l’après-guerre aux débuts des années 1960, la sauvegarde de la « Grande France » est un objectif partagé par la quasi totalité des élites françaises (économique, politique de la SFIO à la droite, ou religieuse). À Besançon, ville où l’influence de l’Eglise reste forte, détenue par une SFIO favorable à la colonisation, tous les pouvoirs et les médias affirment la légitimité de l’Empire. Comment dans ce contexte, s’affirment, dans le monde catholique, des volontés collectives (mouvement politique et de jeunesse) et individuelles (le prêtre, le syndicaliste, l’étudiante) s’opposant à ce consensus ?
Le champ politique est un espace social historiquement dominé par les hommes : les fonctions électives leur ont été historiquement réservées. L’obtention du droit de vote et d’éligibilité par les femmes en 1944 par l’Ordonnance d’Alger n’a pas mis fin à ce phénomène. Jusqu’au début des années 2000, la part de femmes élues peine à dépasser le quart dans les assemblées locales et 10 % au Parlement . On peut alors parler à juste titre de « domination masculine » (Bourdieu, 1998) et de monopole masculin dans le champ politique. À partir des années 2000, l’instauration des mesures paritaires change la donne. La féminisation des candidatures lors des différentes élections est encouragée, avec pour horizon la « parité » c’est-à-dire le partage égal (50/50) des mandats électifs entre femmes et hommes. La place laissée aux femmes en politique depuis la promulgation de ces lois contribue-t-elle à leur émancipation ? Plusieurs études on déjà révélé une tendance à la reproduction de la domination masculine (Achin et alii, 2007 ; Benchikh, 2013). Aussi, nous nous demanderons dans quelles conditions les femmes peuvent-elles devenir des actrices de leur engagement dans la sphère publique. Comment saisir le comportement des femmes dans le champ politique, entre les deux pôles extrêmes que sont la liberté individuelle et les déterminismes découlant des appartenances de genre ?