Projet Les autres lieux du politique Séminaire organisé à Dijon (Université de Bourgogne) le 01/03/2006 Organisateur(s) : Ruget Annie, Bouchet Thomas, Caritey Benoît Centre(s) organisateur(s) : Centre Georges Chevrier-UMR CNRS uB 7366
Référence électronique : Ruget Annie, Bouchet Thomas, Caritey Benoît (organisateurs), 2006, Entre science et expertise : les autres lieux du politique ? [en ligne], séminaire, Dijon, Université de Bourgogne, disponible sur https://lir3s.u-bourgogne.fr/phonotheque/m-28, page consultée le 23/03/2025
L’histoire des idées politiques en France au Moyen Âge et au début de l’Époque moderne s’est surtout intéressée aux œuvres qui témoignaient directement d’une réflexion sur le Pouvoir (ouvrage de commande, de propagande ou d’éthique). Mais il existait aussi une pensée politique non-officielle, celle en particulier qui se disait dans les universités, où étaient formés les futurs cadres de l’Église, de l’État ou des provinces. C’est ainsi que les théories des spécialistes de la pensée politique que sont les juristes se tapissent quelquefois là où on n’irait pas d’emblée les rechercher, en l’occurrence dans des cours ou des œuvres issues de l’enseignement du droit (privé), ce qui tend à accréditer l’idée selon laquelle les facultés juridiques jusqu’au XVIe siècle ont également été des écoles de science politique.
Des exemples seront pris dans des œuvres de droit canonique de la fin du XVe et du début du XVIe siècle se présentant comme des cours publiés.
Pour Alain Rey, expert provient étymologiquement du latin expertus, soit « éprouvé, qui a fait ses preuves ». Par extension le mot expert désigne un spécialiste agréé auprès d’une instance professionnelle. Appliquer cette définition à Georges Lefranc, soit faire violence à une trajectoire singulière dans l’espace du socialisme et du syndicalisme français, permet d’aborder plusieurs points :
La construction de la stature d’historien de G. Lefranc s’apparentant à un retrait de l’action politique, il y a lieu d’examiner la continuité, ou la discontinuité, d’une trajectoire.
Il faut ensuite préciser quelle instance consacre Georges Lefranc historien, en se saisissant des milieux et des lieux (politiques, institutionnels, éditoriaux) par lesquels il construit sa réputation d’historien du mouvement socialiste et syndical sous la IIIe République.
Au plus près de cette dernière, c’est alors un capital militant (il était alors acteur) qu’il faut ressaisir pour comprendre le positionnement de celui qui se donne maintenant comme savant.
Les données de population constituent des enjeux en tant que tels. Le démographe dispose de techniques pour produire des résultats qui rendent compte, pour certains, d’une situation passée (analyse longitudinale), pour d’autres, d’une situation à venir (analyse transversale). La communication de ces derniers aux instances décisionnelles n’est pas chose aisée. L’exemple du rapport annuel de l’INED le montre.