Le restaurant Schneider du Creusot de 1917

Ce séminaire se propose de revisiter l’histoire sociale en faisant des pratiques alimentaires un observatoire privilégié. Il s’intéressera aux pratiques sociales de la table, au sens large, et se fixera pour objet d’étude les prises de repas dans le cadre du travail, à table, sur une chaîne de montage ou un métier à tisser, sur ses genoux, sur l’herbe, etc. Quels enjeux représente le repas en termes de contrôle social dans l’entreprise, dans les grandes institutions publiques, et plus largement à l’échelle de la société ? S’il importe de comprendre comment s’exerce (ou jusqu’à quel point s’exerce) la domination des employeurs (ou des autorités en général) dans la sphère de la prise de repas, notamment par le biais du contrôle du temps, des contenus et du goût, il s’agit aussi de comprendre ce que représente le repas au travail (ou en relation avec le travail) pour ceux qui y sont contraints : est-ce encore une manière de travailler ou une manière de se soustraire au travail ? Que fait-on en même temps qu’on mange au travail ?