Figures de l’immigré et démocratie patrimoniale
Séminaire Un patrimoine de l’immigration ?
Auteur(s) : Barbe Noël
Durée : 54 minutes
Référence électronique : Barbe Noël, « Figures de l’immigré et démocratie patrimoniale » [en ligne], 2015, disponible sur https://lir3s.u-bourgogne.fr/phonotheque/c-1015, page consultée le 13/09/2024
Présentation des auteurs
Noël Barbe est conseiller pour l’ethnologie à la direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté et chercheur à l’Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain. Ses travaux portent sur l’action patrimoniale, les politiques de l’art et l’histoire des savoirs anthropologiques.
Résumé de la communication
En contrepoint d’un précédent ouvrage collectif L’immigration aux frontières du patrimoine, dont le titre pourrait laisser à penser qu’il serait vertueux de constituer un patrimoine « de l’immigration », voire de l’inclure dans un grand récit national (dont on peut se demander s’il réfère à quelque démocratie si le but visé est le consensus), il s’agira ici d’examiner, considérant que le patrimoine est un rapport social, les relations au travail entre des jeux d’inclusion et d’exclusion lorsqu’il s’agit de traiter de la question migratoire dans certains processus patrimoniaux. Dans L’Histoire de la folie à l’âge classique Michel Foucault pointait le versant « positif » des processus d’exclusion, celui de l’organisation et de la catégorisation de valeurs et de personnages (p. 96). Ici, nous nous demanderons ce que les processus patrimoniaux d’inclusion produisent d’exclusion. Quelles figures de l’immigré mais aussi de l’autochtonie rêvée résultent-elles de l’inclusion du premier dans un patrimoine, une écriture ou une mémoire dont le projet est de qualifier un lieu ?
La réduction de l’altérité au même et au déjà-là – que ce soit du point de vue des qualités constituantes de l’une et de l’autre ou des relations par lesquelles dire l’une est le prétexte à dresser les caractéristiques de l’autre – ne fait guère irruption démocratique. La production de l’homogène ressort plutôt de celle de l’ordre et ici la mise en patrimoine comme le dévoilement mémoriel sont policiers (Rancière). Restent quelques entreprises que l’on peut qualifier de praxis démocratique en ce qu’elles font entrer par effraction (Brossat) dans l’espace public des paroles Mais alors faut-il parler là de « patrimoine de l’immigration » ou de la transmission en réflexivité d’une expérience politique ?
Figures de l’immigré et démocratie patrimoniale [durée : 54 min.], Barbe Noël
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