Que nous raconte « Le Monde de l’enfant » dans la section soviétique de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes ?
Auteur(s) : Dulguerova Elitza
Durée : 54 minutes
Référence électronique : Dulguerova Elitza, « Que nous raconte « Le Monde de l’enfant » dans la section soviétique de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes ? » [en ligne], 2018, disponible sur https://lir3s.u-bourgogne.fr/phonotheque/c-1318, page consultée le 15/10/2024
Résumé de la communication
L’Exposition internationale des arts industriels et décoratifs modernes à Paris en 1925 est la première occasion pour le jeune pays URSS de présenter à l’échelle internationale l’éventail de ses productions en matière d’architecture, de théâtre, d’édition, mais aussi d’objets artisanaux et industriels réalisés en porcelaine, en bois, en textile ; de faire le bilan de l’enseignement artistique depuis la révolution bolchévique de 1917, d’exposer les marqueurs visuels du nouveau régime (affiches, timbres, billets de banque). Si la littérature a retenu les expériences des avant-gardes comme éléments saillants de cette participation – le Pavillon de l’URSS et les kiosques de vente de Konstatin Mel’nikov, le Club des ouvriers d’Alexandre Rodtchenko, les maquettes théâtrales constructivistes ou celle du Monument à la IIIe internationale de Tatline –, la délégation soviétique avait, quant à elle, accordé une importance plus grande aussi bien dans ses publications que dans la présentation spatiale au Grand Palais, à l’art dit « paysan », aux productions des koustari et à l’alliance quasi-naturelle qu’ils opéraient entre les exigences de l’art et celles de la vie quotidienne. Parmi celles-ci, le « Monde des jouets » constituait une section à part, présentée au Grand Palais, remarquée et appréciée par le public, défendue dans les textes de Nicolas Bartram, directeur du Musée de l’Enfant et du Jouet de Moscou après avoir dirigé, de 1906 à 1917, le Musée d’art koustar. Il s’agira dans cette communication d’analyser la façon dont était pensé et présenté le jouet dans ce contexte et à ce moment pivot qu’est le milieu des années 1920, d’en décrire les différentes formes et de réfléchir au statut pour le moins paradoxal que lui conféraient les textes accompagnateurs : à la fois modèle exemplaire d’un « art paysan » revendiqué comme originellement russe, et élément de formation et d’éducation engendrant l’avenir. Autrement dit, quel monde projetait ce « Monde des Jouets » ?
The International Exhibition of Modern Industrial and Decorative Arts held in Paris in 1925 was the first occasion on an international scale for the young USSR to present a range of its creations in the fields of architecture, theater and publishing, but also craft and industrial objects made of porcelain, wood and textile. The Exhibition afforded the opportunity to take stock of artistic education since the Bolshevik Revolution of 1917 and to expose the visual markers of the new regime (posters, stamps, banknotes). Although the literature has retained the experiences of the avant-gardes as the noteworthy elements of this participation--the USSR Pavilion and the Konstatin Mel’nikov sales booths, the Alexander Rodchenko Workers’ Club, the constructivist theatrical models or that of the Monument to the Third International (“Tatlin’s Tower”)--the Soviet delegation itself gave greater importance both in its publications and in terms of the spatial presentation at the Grand Palais, to the art termed “peasant” art, to the productions of the kustari and to the quasi-natural alliance they operated between the demands of art and those of everyday life. Among them, the “World of Toys” was a separate section, presented at the Grand Palais, noted and appreciated by the public, defended in the texts of Nicolas Bartram, director of the Moscow Toy and Children’s Museum after having directed the Koustar Art Museum from 1906 to 1917. The purpose of the present study is to analyze how toys were conceived and presented in this context and at this pivotal moment of the mid-1920s, to describe the various forms of the toy and to reflect on the highly paradoxical status of the toy as expressed in the accompanying texts: at one and the same time an exemplary model of a “peasant art” celebrated as originally Russian and an element of training and education generating the future. In other words, what exactly was the world projected by the “World of Toys”?
Que nous raconte « Le Monde de l’enfant » dans la section soviétique de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes ? [durée : 54 min.], Dulguerova Elitza
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