D’une esthétique de la corporéité à la négation de l’œuvre chez Soutine
Journée d’études doctorale Que peut le corps ?
Auteur(s) : Palermo Chiara
Durée : 30 minutes
Référence électronique : Palermo Chiara, « D’une esthétique de la corporéité à la négation de l’œuvre chez Soutine » [en ligne], 2013, disponible sur https://lir3s.u-bourgogne.fr/phonotheque/c-723, page consultée le 09/09/2024
Résumé de la communication
Ma contribution a pour centre la thématique de l’autonomie de l’image dans l’œuvre de Chaïm Soutine, artiste d’origine russe représentant du mouvement de l’École de Paris au début du XXe siècle.
Prenant en considération l’évolution stylistique de Soutine, à partir de ces premiers expérimentations sur le paysage, il est intéressant de focaliser notre attention sur le paradigme esthétique de « la corporéité » et sur le paradigme esthétique de « la chair » développés dans les analyses de Merleau-Ponty, dans l’intention d’une remise en question du modèle figuratif de la représentation.
Sur l’exemple de Cézanne, la peinture de Soutine traduit l’expression d’une union entre « volonté formelle et sensations » qui libère l’image de ces contenus représentatifs. Notre analyse de ses natures mortes, et surtout du motif de la chair dans la série du « bœuf écorché », abordera le credo esthétique de l’artiste pour comprendre comme la liberté qu’il attribue à l’image est dans le même temps l’expression d’un style propre à l’image, d’une autre façon de mettre en image. L’œuvre n’est pas dépositaire d’une signification déjà constituée mais affirme sa propre « dynamique » expressive, qui est son « faire image ». La rencontre avec elle demande la preuve d’une « energeia » du regard pour suivre l’articulation des éléments rythmiques propre à l’œuvre.
À partir d’une réflexion qui investit « le corps » et le mouvement propre à l’image dans la peinture, on peut lire la pratique de Soutine comme un procédé plus proche de ce qui est aujourd’hui l’espace de l’installation dans l’art contemporain. L’œuvre pour Soutine n’existe pas sans un processus proche de la performance qui devient lui même l’œuvre. L’expressivité matérielle de l’installation consiste en une capacité de conversion dynamique de l’espace « ordinaire » en un lieu polarisé par l’œuvre. Elle subvertit toute les catégorie d’une objectivité ostensive en faisant signifier ses signes et son espace par elle même. Pour confirmer notre hypothèse nous proposons une analyse de la pratique créative de Soutine pour souligner l’originalité et l’actualité de son discours esthétique.
D’une esthétique de la corporéité à la négation de l’œuvre chez Soutine [durée : 30 min.], Palermo Chiara
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